Comment élaguer un peuplier

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La populiculture rassemble les plantations de peupliers destinées à un usage forestier. Elle se pratique souvent dans les vallées humides. Les plantations y sont régulières et les arbres sont espacés de 7 m en tous sens. Ces arbres ont une croissance très rapide et produisent un bois léger destiné aux emballages, aux contreplaqués, aux allumettes ou au papier. Des clones sont sélectionnés spécialement pour la foresterie.

D'autres variétés, comme le peuplier d'Italie ou le tremble, sont plantées pour l'ornement. Leur bois peut toutefois être valorisé après abattage si le sujet a subi un élagage du tronc.

Cette fiche vous explique comment élaguer un peuplier.

Zoom sur la physiologie du peuplier

Le peuplier est capable d'atteindre 30 m de haut mais sa vie ne dépasse guère 40 ans, hormis chez quelques espèces comme le peuplier noir.

Il a une croissance très rapide, apprécie les milieux humides, comme les berges d'un lac ou d'un cours d'eau, et les vallées temporairement inondées. Cependant, le peuplier est un arbre fragile :

  • Son bois très léger et tendre est sensible à la casse lors de grands vents ou de chutes de neige.
  • Il produit souvent des ramifications à écorce incluse : de l’écorce s’accumule entre deux branches qui poussent en fourche et se retrouve incluse dans la masse du bois. Ce phénomène provoque l'écartement des deux branches et accroît les risques d'arrachage.
  • Suite à une blessure, il présente une faible compartimentation : sa capacité à créer des barrières dans son bois pour bloquer la progression d'un champignon ou d'une bactérie est réduite. La pourriture du cœur de la branche ou du tronc est donc fréquente.

Note : évitez de vous promener près d'un peuplier lorsque le vent souffle car les bris de branches sont fréquents !

1. Maintenez la flèche de votre peuplier bien droite

Cette étape fait partie de la « taille de formation » de l'arbre et permet de sculpter sa silhouette future. Elle s'effectue dès les premières années après la plantation du plançon (bouture) afin de rendre le fût (partie basse du tronc) le plus rectiligne possible, non fourchu et régulier.

Conserver la flèche (branche terminale verticale) demeure la principale préoccupation. Pour cela :

  • Supprimez les fourches, ces branches dressées susceptibles de concurrencer la flèche.
  • Redressez une branche sous-jacente que vous ligaturez au chicot (souche) de la flèche si celle-ci a été cassée.

Note : certains cultivars, comme le I 214 ou le Triplo, ont souvent besoin d'une taille de formation. 

Réalisez cette taille de préférence entre l'hiver et le printemps, avant que les feuilles ne sortent, pour avoir une bonne visibilité. A défaut, elle peut aussi s'exécuter en été mais évitez le moment de la montée ou de la descente de sève pour ne pas stresser l'arbre. 

Cette taille peut se faire depuis le sol jusqu'à l'âge de 3 ans, à l'aide d'un sécateur avec un long manche (échenilloir).

 

2. Élaguez les branches basses de votre peuplier

La remontée progressive vers le houppier (cime) évite de stresser l'arbre et permet une meilleure cicatrisation car le diamètre des branches ne dépasse pas 4 cm.

  • En populiculture, l'élagage se fait à 3 reprises dans la vie de l'arbre afin d'obtenir des fûts sans nœuds, d'une hauteur d'au moins 6 m et pour un coût minimum.
  • Pour un arbre d'ornement, il est possible d'intervenir tous les 1 ou 2 ans afin de faciliter la circulation au pied de l'arbre.

Note : la période la plus favorable à l'élagage du peuplier se situe entre mi-juillet et mi-septembre. La cicatrisation des plaies est alors plus rapide et les rejets (ce qui apparaît après une coupe) poussent moins vite.

Réalisez les 3 élagages de votre peuplier

Exécutez la coupe de votre peuplier en biais en partant du ras du tronc, au-dessus de la branche, et rejoignez la limite du col (renflement) situé sous la branche.

Note : si vous coupez trop loin du tronc, un chicot va produire un nœud noir, encore plus préjudiciable à la qualité du tronc qu'un nœud formé par une branche vivante.

  • Le premier passage se fait quand l'arbre a 2 ou 3 ans et mesure 9 ou 10 m de haut, avec un tronc de 8 à 10 cm de diamètre (30 cm de circonférence). Supprimez les branches depuis le sol jusqu'au tiers de la hauteur totale de l’arbre, soit jusqu'à 3 m environ.
  • Le deuxième passage a lieu 2 ou 3 ans après le premier passage, selon la vigueur du cultivar. L'élagage atteint au maximum la moitié du tronc qui doit avoir une hauteur totale de 12 ou 13 m.
  • Le troisième passage s'effectue 2 à 3 ans plus tard, sur un arbre d'environ 15 ou 16 m de haut. Ôtez les branches jusqu'à une hauteur de 8 m.

Note : au-dessus de 6 m, une échelle ou une nacelle sont nécessaires pour atteindre les branches.

Chaque élagage permet la suppression des branches sur 2 ou 3 m de hauteur selon la vigueur du plant, soit un maximum de deux couronnes de branches. Un élagage excessif entraînerait le percement de nombreux gourmands (pousses vigoureuses), ce qui obligerait à élaguer à nouveau.

Élaguez un peuplier d'ornement

  • Repérez les branches à écorces incluses, fréquentes dans cette espèce, et supprimez seulement les branches destinées à former des charpentières (grosses branches).
  • Supprimez les branches mortes ou blessées pour éviter que la pourriture ne gagne le tronc. 

Le peuplier peut aussi se tailler en têtard (émondage des branches pour faire une « grosse tête ») tous les 3, 4, 5 ou 6 ans au niveau du tronc. Cette conduite évite que l'arbre ne prenne trop d'ampleur et permet une récolte de bois régulière.

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