Réaliser la taille d’entretien d'un arbre

Sommaire

La taille d'entretien traitée dans cette fiche concerne les arbres d'ornement conduits en forme semi-libre, selon les techniques de la taille douce. Elle a pour rôle de maintenir la forme établie lors de la taille de formation qui la précède. Elle concerne des arbres de plus de 10 ans, ayant le plus souvent perdu leur flèche et qui ont mis en place leurs branches maîtresses.

La fréquence de la taille d’entretien dépend de la vitesse de développement de l'arbre, de son état de santé et des contraintes environnementales selon qu'il s'agit d'une zone rurale, d'un jardin privé, d'un parc fréquenté, d'une avenue… Elle s'effectue environ :

  • une fois tous les 2 ans sur un arbre de plus de 10 ans ;
  • tous les 4 ou 5 ans pour un arbre de plus de 20 ans ;
  • une fois tous les 10 ans pour un arbre de plus de 30 ans.

Ce travail peut nécessiter l'intervention d'un grimpeur élagueur professionnel pratiquant la taille douce.

Chez les cèdres, la flèche perdure très longtemps jusqu'à ce qu'elle s'affaisse et transforme la silhouette pyramidale de l'arbre en une forme tabulaire. Il peut être nécessaire d'amorcer la taille d'entretien avant la perte de cette flèche tardive.

Voici comment effectuer une taille d’entretien pour un arbre.

1. Supprimez les bois morts et les branches dépérissantes

Toutes ces tailles se font à l'aide de la scie d'élagage, du sécateur de force ou de la tronçonneuse d'élagage (plus légère que la tronçonneuse classique).

Devancez la chute de branches mortes

Le développement de l'arbre entraîne obligatoirement la mort de branches élaborées lors d'un stade juvénile. L'élagueur va devancer la chute de ces branches essentiellement pour des raisons sécuritaires mais aussi esthétiques. Ces branches se situent principalement dans la partie basse du houppier et dans son centre du fait d'un défaut de lumière. Elles se repèrent facilement durant la saison de végétation car elles ne portent pas de feuilles.

Reprenez les coupes mal exécutées et les parties cassées

Les branches cassées ou les branches dont la coupe a été mal exécutée (présence de chicots) sont également taillées correctement pour éviter l'installation de champignons. Le frottement de branches entre elles induit des déchirures de l'écorce qui sont la porte d'entrée aux parasites.

Supprimez les rameaux malades

Les rameaux porteurs de chancres ou autres maladies sont supprimés pour éviter les contaminations vers d'autres parties de l'arbre.

À noter : en cas d'infestation par un chancre, désinfectez rapidement les lames des scies entre chaque élagage (solution diluée d'alcool ou d'eau de Javel puis rinçage à l'eau claire avant réutilisation).

2. Effectuez une éclaircie du houppier

L’éclaircie du houppier c’est la suppression d’un certain nombre de branchages empêchant la pénétration de la lumière ou du vent. La diminution de la prise au vent est conseillée notamment chez les résineux (pin, cèdre, cyprès…) et chez les feuillus persistants (magnolia à grandes fleurs, chênes verts…). Cette éclaircie a aussi pour effet de réduire la casse due au poids de la neige.

Remarque : évitez toujours de supprimer plus de 30 % du volume initial de la couronne afin de ne pas trop perturber l'équilibre de l'arbre. Il est souvent nécessaire de se déplacer en bout de branche pour exécuter une taille équilibrée d'où l'intervention recommandée d'un grimpeur élagueur.

  • Coupez juste au-dessus d’une ramification de manière à rendre la coupe invisible ou au niveau du point d'insertion de la branche.
  • Supprimez en priorité les branches les moins vigoureuses. Cela vous évitera l'apparition de rejets à l'endroit de la coupe et aura pour effet de redonner de la vigueur à la branche restante qui va se redresser.

À noter : chez un arbre jeune, les pousses les plus vigoureuses sont issues de bourgeons hypotones (situés sous le rameau). Progressivement, cette vigueur se transfère aux pousses issues de bourgeons situés au-dessus du rameau (épitones).

  • Lorsque des étages de branches sont trop rapprochés le long du tronc, supprimez une partie d'entre elles de manière à ce que les futures charpentières soient suffisamment distantes les unes des autres.

3. Coupez les gourmands, rejets et drageons

Gourmands, rejets, drageons, tous ces termes désignent des pousses naissant sur des tissus plus âgés, à partir de bourgeons profonds dits « adventifs » (dérivés d'un méristème issu de la dédifférenciation de cellules) ou latents dits « proventifs » (nés à l'aisselle d'une feuille mais non développés à la saison suivante). Ils se reconnaissent ainsi par leur écorce jeune et l'empattement qu'ils présentent à leur base.

C'est leur position dans l'arbre qui les différencie, sinon leurs caractères anatomiques sont identiques :

  • Les rejets sont des rameaux apparaissant suite à une suppression importante de branches, à proximité ou même au niveau de la coupe ou de la cassure.
  • Les gourmands apparaissent partout ailleurs, souvent suite à un stress induit par la coupe d'une grosse branche ou une attaque parasitaire en vue de compenser la perte de feuillage. Ils modifient la silhouette de l'arbre et peuvent être amenés à remplacer des branches maîtresses s'ils sont laissés. Leur pousse est souvent verticale.
  • Les drageons sont des pousses développées à partir des racines de l'arbre naissant au niveau du collet (limite entre les racines et le tronc) et parfois à plusieurs mètres du tronc. Dans le cas d'un arbre greffé, les drageons risquent de supplanter le greffon.

Supprimez les gourmands, rejets et drageons sur la souche, le tronc et à la base des charpentières sauf si leur présence se justifie pour remplacer une branche morte ou cassée par exemple.

Utilisez le sécateur de force, le petit sécateur ou la scie d'élagage selon le diamètre des coupes. Réalisez des coupes nettes parallèles à l'empattement du gourmand ou du rejet et au plus près de la branche porteuse ou du tronc sans toutefois blesser l'écorce.

4. Ôtez les branches à écorce incluse

Il survient parfois des anomalies anatomiques au niveau des fourches d'un arbre appelées « écorce incluse », qui ont pour conséquence la faiblesse mécanique de ces branches.

  • Ces anomalies peuvent être corrigées par l'élagage dans la mesure où le diamètre des branches ne dépasse pas 5 à 10 cm au niveau de leur point d’insertion.
  • Cette opération peut s'avérer utile, mais pas obligatoire notamment si le sujet produit de nombreuses écorces incluses (peuplier, tilleul argenté, hêtre, robinier) ou si les branches sont devenues trop grosses. Un haubanage est alors plus approprié.

Pour repérer un cas d'écorce incluse, deux situations sont à distinguer :

  • Si les deux branches forment un U : la ride de l’écorce se développe vers l’extérieur à l’intersection des deux rameaux, signifiant que les deux branches sont ancrées en profondeur. Il est alors inutile de tailler.
  • Si les deux branches forment un V : la ride de l’écorce pousse vers l’intérieur des branches, signifiant que leurs écorces respectives sont incluses et que les branches sont mal soudées. Ces fourches se révèlent très sensibles à l’arrachage lors de coups de vent voire même lors de journées calmes.Dans ce cas, enlevez l'une des branches en effectuant une coupe en biais en descendant vers l'extérieur de la fourche. Réalisez l'opération avec une tronçonneuse ou une scie en prenant soin de ne pas blesser l'écorce de la branche conservée.

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